Conseil spécial intercommunalité: la suite

Publié le par Vivre à Donzenac

  Ce mois de juillet, ça y est, les communes de la Communauté des 3A se sont prononcées : aucune d’elle ne souhaite actuellement entrer dans l’agglomération briviste.

Chaque commune a délibéré et préfère en rester au statu quo, c'est-à-dire rester ensemble dans la 3A, car elle n’a pas de garanties suffisantes pour tenter l’aventure.

 

Donc, au conseil municipal du 22 juillet, Donzenac la dernière commune à se prononcer sur l’intercommunalité, a délibéré et voté pour le maintien de la communauté de communes des 3A dans le schéma départemental de coopération intercommunale.

Pour informer les conseillers municipaux, Monsieur le Maire avait fait photocopier en grand format, 3 articles différents de « La Montagne » dont voici les titres : « Cette grande agglo qui fait si peur », « Cet endettement qui plombe l’agglo », et « La grande agglo, si proche, si loin ». Il aurait voulu influencer ses conseillers qu’il ne s’y serait pas pris autrement.

Je lui ai donc demandé pourquoi il n’avait pas invité un ou deux représentants de la CAB à venir au conseil répondre aux questions que tous nous nous posons. Car pour se forger une opinion, il vaut mieux entendre les arguments de toutes les parties. Pas d’explications !

Ainsi dans un tour de table, chacun a donné son avis, qui bien sûr était le même que celui de Monsieur le Maire (à part une personne qui était dans le doute), avis que je résume ici:

L’agglomération de Brive n’a pas la compétence enfance-jeunesse.

L’agglo est en déficit, elle a besoin de nous pour combler ses dette.

La CC3A a  réussi et créé des structures pour la petite enfance et l’enfance-jeunesse qui sont performantes.

L’agglo de Brive est intéressée par notre patrimoine économique et notre situation du nœud autoroutier.

Notre communauté est florissante.

Et pour finir :  Nous sommes très bien comme ça.

Le Maire était ravi, vous pensez bien !

Personnellement, j’étais la seule à plaider pour entrer dans la CAB et voici les arguments que j’ai présentés au conseil municipal :

-          On sait que les dotations d’Etat n’iront plus qu’aux grands projets structurants  et non plus aux petites communes. Une grande agglomération de plus de 100 000 habitants permettra de doubler la dotation de l’Etat de la CAB, contrairement à la CC3A qui va voir sa dotation diminuer.

-          Ce sont les agglomérations qui vont prendre le relais  dans les grands projets.

-          La constitution d’une grande agglomération est une défense pour être plus compétitive. Elle permettra de créer un pôle attractif pour les investisseurs face à d’autres qui prennent beaucoup d’ampleur.

-          Si la CAB n’est pas renforcée, c’est toute la périphérie qui risque d’en souffrir, car la majorité des emplois sont à Brive.

-          Les compétences de la CAB sont intéressantes pour nous puisqu’elles représentent l’avenir avec la prise en compte des économies d’énergie et de l’environnement. Le transport, l’eau et la protection de l’environnement (parmi les compétences de la CAB) seront  avec les déchets les enjeux prioritaires dans les années à venir !

-          La compétence petite enfance sera prise par la CAB, et il m’a été assuré, mais oralement il est vrai, que les  compétences obligatoires ou facultatives des communes intégrées seront prises par l’agglomération, pendant 2 ans en attendant d’étudier et préparer les meilleures solutions pour toute la communauté. L’enfance-jeunesse serait donc intégrée.

Mais voilà, c’est là où le bât blesse : rien n’a été définitivement voté à la CAB et les communes de la CC3A sont inquiètes, car elles ont peur de voir la compétence enfance-jeunesse revenir  chacune à leur charge. Bref, elles n’ont pas de garanties.

Ensuite, le fait de n’avoir qu’un seul représentant par commune au sein d’une assemblée de plus de 50 personnes leur fait peur car ils craignent d’être étouffés dans une immense machine complexe. Chacun des maires saura-t-il  faire entendre sa voix ?

Je cite d’ailleurs La Montagne du 19 juillet : « Les élus… sont déterminés à vivre ailleurs, mais pas dans un regroupement où ils ont peur de perdre leur âme et même s’ils ne voudront jamais le reconnaître, leurs petits pouvoirs ».

Je ne suis pas contre la Communauté de communes des 3A maintenant qu’elle existe et que beaucoup de structures ont été mises en place. Les 7 communes s’entendent bien et ont réussi à faire vivre la compétence petite enfance et enfance-jeunesse dans de bonnes conditions.  Mais la grande Agglo est l’avenir et nous ne pourrons pas y échapper. Alors, pourquoi attendre et se priver de compétences qui nous seraient bien utiles ?

Heureusement la délibération prise laisse une porte ouverte à une intégration prochaine dans la CAB si celle-ci accepte la compétence enfance-jeunesse.

Il y a donc eu 17 voix pour et 2 abstentions (dont moi-même).

Mais le feuilleton n’est pas terminé pour autant, car tout est suspendu à la décision du préfet qui finalement choisira lui-même la prochaine carte de coopération intercommunale qu’il souhaite pour la Corrèze.

Alors, en attendant la rentrée, passez de bonnes vacances !

 

Michèle Reliat

Publié dans Vie locale

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article